samedi 7 novembre 2015

La poésie contemporaine, un enchantement. Un bel auteur Anthony Dalard


J'ai obtenu l'autorisation de reporter sur ce blog une des poésies d'un auteur qu'il faut à tout prix connaître, Anthony Dallard. Ces rimes étreignent l'âme, déchirent le coeur, il décrit un quotidien insoutenable avec un vrai talent.

Anthony Dallard  est touchant, il doute, livre ses écrits avec une profonde humilité.

Je m'efface pour ses mots à lui.

FEMME BATTUE
Anthony DALARD

Elle rentre lentement ce soir
Car elle a peur de recevoir 
Les coups de son bien aimé 
Enfin un nom que je ne peux donner
Elle vit la peur au ventre
Elle craint que quand il rentre
Sa colère se mette en action
Que les coups partent à foison
Et pourtant cet homme elle l'aime 
On ne comprend pas pourquoi même 
Elle qui subit quotidiennement ses foudres
Lui qui l'aime de la taille d'un dé à coudre
Il a toujours une raison pour exprimer sa haine
Se défouler sur elle et provoquer sa peine
Ses poings sont sa seule arme
Et elle verse toujours ces larmes
Elle attend craintivement son retour 
Mais pas comme on attend son amour
Elle regarde souvent par la fenêtre
En espérant ne pas voir cet être
Plus les minutes passent plus elle s'inquiète 
De savoir que ce moment fatidique arrivera
Ou lorsqu'il franchira cette porte en fait
C'est là que son enfer recommencera
Elle pleure toute les larmes de son corps
Et bien plus même encore
Car des fois c'est plus que de la peine
Mais parfois un visage qui saigne
Elle prie souvent que cela s'arrête 
Que ce soir ils ne se prennent pas la tête 
Pour qu'un moment il y ait du répit 
Que cela se passe bien de la soirée jusqu'au lit
Parfois ses rêves sont exaucés 
Un miracle si rare se produit 
Ou pour un instant il est l'être aimé 
Et pour elle une brève accalmie
Mais à son grand désespoir cela ne durera pas
Le démon de cet homme indubitablement reviendra
Et ce trêve qu'elle souhaitait prolonger
Se retransformera à nouveau en guerre déclarée
Sa plus grande crainte est qu'il ne soit pas saoul
Car son ébriété peut le rendre complètement fou
Et là il ne contrôle plus du tout ses coups
Au point qu'il pourrait la tuer sur le coup
Parfois il arrive qu'il regrette 
Mais on peut douter de sa sincérité 
Il lui monte la tête 
En lui promettant de ne plus recommencer
Il lui offre même un petit cadeau
Des chocolats ou des fleurs
Pour essayer de lui faire oublier ses maux
Lui jurant qu'il y aura plus jamais de pleurs
Mais sa parole est bien trop fourbe 
Lui -même sait très bien le mensonge dans lequel il s'embourbe 
Sera pertinemment que des fausses promesses
Ils ne seront que des mots qui à nouveaux blessent
Car elle sait qu'il recommencera 
Malgré tout ce qu'il peut dire
Mais même après ça elle restera
La victime de son horrible empire
Je veux dénoncer par ces mots
Une espèce de salauds 
Des hommes lâches et en nombres
Avec le coeur trop sombre
Je déteste de genre d'individu 
Qui use trop souvent de leur force
Pour frapper sans regret leurs femmes 
Comme on arrache à l'arbre son écorce ©
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jeudi 5 novembre 2015

AUTOPSIE D'UN SUCCES

AUTOPSIE D’UN SUCCES 2

Nous allons aujourd’hui analyser le contenu de ce livre à succes qu’est “Les gens heureux lisent et boivent du café. Après tout, l’on peut se dire que si ce livre “fonctionne”, c’est qu’il y a, à l’intérieur de l’alléchante boite, des chocolats qui respondent exactement aux gouts et aux attentes des consommateurs.

Les anti-héros semblent avoir la côte.

L’héroïne du livre affiche de nombreux défauts, elle n’est pas à proprement une jeune femme modèle. Elle picole, fume comme un vieux diesel, drague. Vous me direz, elle est déprimée. C’est vrai. Mais cela ne contribute-t-il  pas à faire d’elle un personnage qui nous ressemble ? L’on peut facilement s’identifier à elle, parcequ’il faut bien l’avouer, on est pas des anges non plus…

Quant à Monsieur le beau ténébreux irlandais, il a tout d’un grincheux. Il est même un peu négligé, niveau look parfois. Encore une fois, nous voilà loin du prince ideal tout en courtoisie, en romantisme et en paroles suaves. Un parfait connard, voilà comment il se présente par moment.

Felix, le meilleur ami homosexuel, est le roi de l’orgie sexuelle. Il vit sa vie comme il l’entend, se couche à l’aube et se lève rârement tout seul.

Les personages des “gens heureux lisent et boivent du café”, boivent beaucoup et lisent bien peu. Ils sont des contre-exemples de conduite. Oui mais voilà, c’est justement ces caractéristiques qui leur restituent toute leur humanité et leur conferent un côté indéniablement moderne.


Un style basique qui plait

Le lecture s’est grandement démocratisée ces dernières années et n’est plus l’apanage d’une élite intellectuelle. On peut dire que les romans populaires, écrits dans un langage simple et de tous les jours séduit de nombreux lecteurs. Pas besoin de faire de belles phrases alambiquées pour être lu du plus grand nombre. Là encore, je pense que le lecteur a besoin de s’identifier aussi à l’auteur. Or, si l’écrivain est un artiste inaccessible qui emploie des mots compliqués, cette identification est impossible.

Dans “Les gens heureux lisent et boivent du café”, vous remarquerez la simplicité extrême du style. Là encore le livre divise. Certains commentaires, très critiques, déplorent une écriture scolaire, digne d’une collégienne. Diviser pour mieux régner, sans se casser la tête à produire du texte hautement littéraire et vendre 300 000 exemplaires,, moi je dis chapeau bas madame Lugand.

De la romance, encore de la romance.

Les histoires d’amour font rêver et l’amour est la quête absolue de bons nombre de terriens. Pas besoin d’analyse compliquée pour expliquer l’engouement des histoires sentimentales. En saupoudrer copieusement son livre est assurement un gage de seduction du lecteur. Même sans le “happy end”, la preuve est que nos deux héros finissent pas couper court à leur relation (mais il y une suite bien sûr…), l’histoire d’amour est une valeur sûre. On peut la caser partout, dans un polar, un thriller ou encore, un roman fantastique.

Des sentiments, des mouchoirs, une psychologie peu fouillée.

Mme Lugand use et abuse des sentiments humains, ou plutôt de leur expression “physique” : larmes, rires etc… Tout le monde pleure, tout le monde rit. Par contre, l’élaboration mentale des emotions n’est qu’à peine survolée, éfleurée. C’est peut-être le signe qu’il faut éviter les introspections minutieuses, la decortication des pensées, bref, l’analyse psychologique trop poussée, assomante ?


Un joli minois ?

Là, il se peut que je m’engage un peu trop. Mais je subodore que le joli minois de Mme Martin Lugand n’est pas étranger à son succes. En photo sur une page d’auteur, sur la couverture d’un livre ou encore à la télé pour une interview, il ne faut pas se leurrer, la nature nous donne un coup de pouce, ou pas… On évitera donc de poser un lendemain de beuverie, en plein syndrome grippal ou le matin au saut du lit. On bénit photoshop et les éclairages avantageux ou on choisit une photo vieille d’il y a dix ans. Sinon on fait comme votre servitrice, on met la trombine de son chat. Tout le monde craque pour les petits chats !

Pour résumer cette petite analyse, on reticent les points suivants :

-       Mieux vaut créer des personnages qui ne soient pas la perfection incarnée,
-       mieux vaut écrire dans un style simplissime,
-       mieux vaut introduire un histoire amoureuse dans l’intrigue
-       mieux vaut montrer les manifestations extérieures des sentiments que de les decrier en profondeur,
-       mieux vaut ne pas être moche.


Je ne sais pas si  l’utilisation drastique de ce modèle peut contribuer à elle seule à vendre des centaines de milliers d’exemplaires de nos livres. Ce sont en tout cas des pistes à explorer, d’autant qu’elles sont relativement faciles à metre en oeuvre, sauf le dernier point, j’en conviens.

A Bientôt !

Lucie Arcangel
AUTOPSIE D’UN SUCCES


Nous les observons tous, d’un œil circonspect, un brin de jalousie dans le regard ? (Mais non, cela ne nous ressemble pas à nous autres auteurs indépendants). Ce sont ces fameux best-sellers, ces premiers romans qui nous mettent sous le nez leur victoire insolente et le chiffre impressionnant de leurs ventes. Ils caracolent en tête du classement, tandis que nos « bébés » se traînent à la milliardième place, invisibles.

Nous  avons  donc décidé de décortiquer régulièrement ces grands succès d’auteurs indépendants pour tenter de découvrir les mécanismes et  les différentes clefs de cette gloire qui perdure pour certains.

Aujourd’hui je m’y colle avec « Les gens heureux lisent et boivent du café », d’Agnès Martin Lugand. Comment ça vous ne connaissez pas ? A qui voulez-vous le faire croire ?

« Les gens heureux lisent et boivent du café » raconte l’histoire d’une jeune femme qui perd brutalement son mari et sa petite fille dans un accident de voiture. Face à ce deuil, elle tentera de survivre aidée par son fidèle Félix, son meilleur ami homosexuel avec qui elle tient un café littéraire « Les gens heureux ». Un jour, elle décide de partir s’isoler en Irlande, pays qu’elle devait visiter avec son défunt mari, afin de vivre son douleur « tranquille ». Là-bas, elle rencontrera Edouard, un irlandais antipathique et rustre avec qui le premier contact est plutôt rugueux. Petit à petit, elle apprendra à le connaître et finira par succomber à son charme. De là naîtra une histoire d’amour tumultueuse qui ne se finira pas bien, puisque l’héroïne plantera là le bel ours et son Irlande natale, pour s’en revenir à Paris et retrouver son café « Les gens heureux ».

« Les gens heureux lisent et boivent du café », ce sont  près de 300.000 exemplaires vendus à ce jour et un contrat signé avec un énooorme éditeur. Pour le site Amazon, on compte 541 commentaires clients dont les notes se décomposent ainsi :
-        296 commentaires remportant 4 à 5 étoiles ;
-        245 commentaires remportant de 1 à 3 étoiles.

Un premier constat s’impose. On note que presque la moitié des commentaires est notée de 1 à 3 étoiles, équivalentes à une appréciation de mauvaise à moyenne. Les avis sont donc très partagés, ce qui m’amène à cette conclusion : Nul besoin de faire l’unanimité pour atteindre le top des ventes. 

J’irai même plus loin en me hasardant à penser que la controverse quant à la qualité d’une œuvre, peut s’avérer un « coup de pub » magistral et susciter des achats « curieux » en masse. Qu’est-ce-que je nomme achat curieux ? C’est tout simplement le gars qui se dit « Il faut qu’je sache pourquoi qui en a qui disent que ce bouquin est plus appétissant que les cuisses de la Germaine et pourquoi qu’d’autres y disent qu’il pue plus que la fosse à purin ». Ben oui, j’ai parfois lu des bouquins de Marc Levy pour vérifier leur légendaire nullité. L’art d’engendrer un mythe n’est donc pas l’apanage des génies.



-       1 - Analogies gagnantes

Un joli titre tu choisiras
Je ne vous apprendrai rien en vous rappelant combien le choix de notre titre est primordial. Il est, avec la couverture, la première accroche de notre lecteur. Cet élément peut déterminer la décision d’achat d’un livre.
«  Les gens heureux lisent et boivent du café ». Un titre long, composé d’un sujet, de verbes conjugués au présent et d’un complément d’objet.

Cela ne vous rappelle rien ?
«  Rien ne s’oppose à la nuit » (Delphine De Vigan).  Un titre long, un sujet,  un verbe conjugué au présent, un complément d’objet…

Une belle couverture tu créeras

La couverture c’est comme une boite de chocolat : Si la boite est moche, on n’a pas envie de goûter ce qu’il y a dedans. En revanche une boite luxueuse et sophistiquée laisse présager un délicieux contenu.

Je n’intègrerai pas les photos des couvertures respectives des « gens heureux lisent et boivent du café » et de « rien ne s’oppose à la nuit » d’une part car elles sont archi-connues, d’autre part à cause de mes deux mains gauches en matière de mise en page….

La couverture des « Gens heureux » peut se décrire ainsi : la photo noir et blanc d’une jolie fille fumant une cigarette.
La couverture de « Rien ne s’oppose à la nuit » : la photo noir et blanc d’une jolie fille fumant une cigarette.
J’aurais pu faire un copier-coller, mais comme je le disais plus haut, je suis un manche en matière de mise en page…

Même le nom de l’auteur a une sonorité connue !

Oui, j’ose pousser la recherche d’analogies jusque-là…
Avouez qu’Agnès Martin Lugand et Delphine de Vigan au niveau de la construction du nom composé et de sa terminaison (sonore), on retrouve comme un air de famille !

En conclusion de ce chapitre consacré aux analogies avec le grand livre d’un auteur talentueux, j’ai décidé que mon prochain livre s’appellerait « Burning » et que mon nom d’auteur serait « Tifène Ming ». Mais si, mais si, je vais oser…
Prochainement, dans  la suite de l’analyse de « Les gens heureux lisent et boivent du café »,  nous nous intéresserons à ce qu’il y a dans la boite de chocolats.
A bientôt !

Lucie Arcangel

samedi 24 octobre 2015

Ce blog est l'histoire d'une rencontre entre deux auteurs "indé", quelque part, dans ce monde.
L'écriture rapproche, noue des liens, une passion se partage, elle enrichit, nos vies.
Les sujets ne souffrent aucun tabou, tout est matière à aimer les mots qui y sont dits.
Ils sont posés là, les messages s'enchaînent, le lien d'abord ténu se renforce.
Une amitié se crée.
Autour d'un bon mot.
Comme autour d'une pâtisserie et d'un thé.
Ce blog est donc celui d'un salon de mots.
Les femmes n'y sont pas savantes, elles sont simplement vivantes.
Toute expression se savoure, exprime un moment, de vous, de nous.
Pour que" toi, moi, un livre".

Mais pour que "toi, moi, un livre" puisse voir le jour, peut-être faut-il en dire davantage sur nous.

Un éclairage modeste, lumières tamisées, pour que naisse l'intime, au fil de ces confidences, à vous faire.

J'ai choisi comme nom de plume celui de "Céline Vay". Mon amie Lucie vous en dira davantage, d'elle.

J'aurais aimé pouvoir vous offrir une rétrospective, des mes oeuvres.
Mais elles se comptent encore sur les doigts d'une main, j'écris sur le pouce, ne me pose qu'à peine.
Comme beaucoup d'auteurs auto-édités, mes presques premières pensées de la semaine sont pour ces taches qui m'attendent lorsque j'arrive à mon bureau.
Mon pôle d'activité porte un bien beau nom "richesses humaines".
Il cache la désespérance de ceux qui sont sans emploi.

La France dans ces dernières décennies a changé sa terre d'accueil, les souffrances se trahissent davantage dans les mots des auteurs.
Camus se soucierait-il encore d'écrire  "l'Etranger", Sartre "l'Existentialisme est un humanisme", de nos jours?

La question ne serait pas tant de savoir si ces deux références culturelles et philosophiques seraient encore d'actualité, mais si l'envie de les écrire existerait encore.

ll y a quelques temps j'ai achevé l'écriture de mon premier roman "la Couleur Oiseau", que j'ai auto-publié sur Amazon.
Avec un sentiment mélangé de fierté et d'insatisfaction.Fierté d'être allée jusqu'au bout du défit que je m'étais lancé, insatisfaction d'avoir oublié quelque chose. 
Quelque chose de fondamental, et qui tient en une simple phrase.
Le plaisir de donner est plus fort que celui d'écrire.
Je me suis peut-être soûlée de mes mots, je les ai voulus comme une musique, prise au piège de mes années de musicienne. Ils ont d'ailleurs été reconnus comme tel.
La musique s'écoute, presque malgré soi, les mots pour qu'ils soient lus, supposent une volonté.
Le travail de l'écrivain consiste à faire naître la volonté.
J'ai réécrit, "la Couleur Oiseau". Au point même d'en changer complètement l'histoire.
J'ai libéré, autre chose, une démesure nouvelle, j'ai brisé les carcans pour convaincre quelqu'un, de l'intérêt de mon histoire.
 J'espère y être parvenue.


mardi 20 octobre 2015

Le premier roman, doutes et certitudes

Astuces pour que les lecteurs referment votre livre avant la cinquième page ou l’art délicat d’écrire un navet.
Le navet est un légume racine dont la saveur, plutôt âcre, se prête à merveille à la confection de plats populaires et peu onéreux. Attention toutefois, le navet peut s’avérer particulièrement indigeste.

Fuck l’ortographe et la grammaire !
Car tous ce qui content, s’est mon stile géniale.

De l’art de la précipitation
Surtout ne vous retournez pas sur ce que vous avez écrit. Evitez de vous relire, cela nuirait à votre premier jet, si spontané. Yollande se transforme en Rollande à la fin de votre roman ? Et alors ? c’est presque pareil, ça se verra pas. Camille est blonde au chapitre deux et brune au chapitre dix ? Ben quoi, ma coiffeuse Jennifer, pour une trentaine d’euros, elle te fait des couleurs qui existent même pas dans la nature ! Bon ok, avec des arguments pareils, je capitule…

Faire des descriptions « portrait robot »
« Ses yeux sont bleus, ses cheveux sont longs et blonds. Elle mesure un mètre soixante-trois et pèse cinquante-cinq kilos. Sa taille est mince. Elle porte une robe rouge à fleurs blanches, une ceinture de cuir vernis noir et des chaussures à talon assorties »…. Manque plus que le type Caucasien et le grain de beauté sur la joue gauche. Je vous vois d’ici ricaner… Mais je vous jure que ça, je l’ai déjà lu. Le procédé fonctionne aussi pour les descriptions de paysages et de lieux.

Une orgie de clichés
« Il pleut des cordes et il règne un silence abyssal dans cette maison sans âge où l’on pourrait entendre une mouche voler. Il est beau à damner une sainte, ses yeux sont noirs comme la nuit. Il se fait un sang d’encre. Son cœur bat la chamade ».
Pour tous ceux qui trouvent que la langue française n’est pas assez riche pour exprimer ses idées avec ses propres mots.


Raconter sa life
Surtout si on pas une existence de star du Show Biz. Etaler les vacances chez mémé sur tout un roman, ça peut être marrant si mémé est un vampire, sinon…

De l’art de la mièvrerie

Rodolphe planta ses yeux dans les siens et elle fut subjuguée. Jamais elle n’avait vu un regard pareil, des mirettes qui volaient la vedette à l’océan.  Au loin, on entendait crier les mouettes. Soudain, Anita explosa de colère :
-         Ne me regarde pas comme ça ! Tu n’es qu’un séducteur et tu te joues de moi. Demain, tu seras dans les bras d’une autre et tu auras oublié mon prénom.
(Par contre, méfiez-vous : une certaine maison d’édition que l’on ne présente plus pourrait accepter votre texte.)

De l’usage des phrases à rallonge
Pour faire comme Proust, sauf que lui, ses phrases d’un kilomètre, elles avaient de la gueule, même si beaucoup d’éditeurs l’ont refusé à cause de cela et qu’il a mis énormément de temps à se faire publier et qu’il est même passé par l’autoédition,  on parle du grand Proust pas d’un écrivaillon de quartier qui s’amuse à aligner trois mots le dimanche, sur le bureau mal éclairé de sa chambre de bonne.
 De quoi on parlait au fait ? Ah oui ! Des phrases à rallonge.

Il existe encore plein d’autres astuces à appliquer pour ne pas être lu et surtout, pour ne jamais être édité. Si certains d’entre vous en connaissent, qu’ils n’hésitent pas à les partager. Le danger est partout. Un moment d’inadvertance et l’on pourrait écrire un livre intéressant…


dimanche 18 octobre 2015


Un magnifique roman : Pierre Lemaitre "Au revoir là-haut"


Après la guerre, certains sont rentrés. Pour qui, pour quoi? Certainement pas pour un Etat qui les a abandonnés. Pierre Lemaitre dévoile ces histoires d'une "génération perdue".

Extrait :

"Ceux qui pensaient que cette guerre finirait  bientôt étaient tous morts depuis longtemps. De la guerre, justement. Aussi, en octobre, Albert reçut-il avec pas mal de scepticisme les rumeurs annonçant un armistice. Il ne leur prêta pas plus de crédit qu'à la propagande du début qui soutenait, par exemple, que les balles boches étaient tellement molles qu'elles s'écrasaient comme des poires blettes sur les uniformes, faisant hurler de rire les régiments français. En quatre ans, Albert en avait vu un paquet, des types morts de rire en recevant une balle allemande."

J'ose à peine commenter ce livre. Si je m'y autorise, c'est que ces phrases, à  les relire, provoquent toujours le même émoi. Je me sens déchirée : ce sont les mots qui entrent, coulent à flots, vifs, ils sont ininterrompus des souvenirs de faits, de gestes, d'émotions retenues.
De pudique impudeur, celle de ce visage défait, qui n'est plus qu'une plaie, une béance aux regards offerte.
Celle de ce soldat coupable d'être en vie, entier. Il a volé à son compagnon involontaire, d'infortune, sa beauté, l'a plongé dans l'anonymat, lui que l'art avait appelé, naguère. Car des mois deviennent "naguère" en ces temps d'horreur.
Un livre tout en puissance qui emporte, fait chavirer, la gorge se noue, à lire ce récit d'un retour de guerre.
On ne se défait pas de ces visages, ils continuent de hanter longtemps nos mémoires, quand le livre malgré nous s'est fermé. La dernière page à notre insu, a fini par se tourner.
Mais nous, on ne se détourne pas, pas encore, on ne peut pas, on reste avec les derniers mots, les dernières images si justement suggérées, de ces personnages qu'on ne veut pas quitter.

Merci à Monsieur Pierre Lemaitre.

Céline Vay



jeudi 15 octobre 2015

Le Cercle Des Lectures Croisées

Chers Amis auteurs indépendants,

Vous qui cherchez à  faire connaître votre titre sur le Kindle, savez-vous quelles sont les personnes qui constituent votre premier vivier de lecteurs ? Les autres auteurs indépendants bien-sûr !
Pourquoi ?

Premièrement parcequ'un écrivain est par nature toujours un lecteur, lire fait partie de son travail comme se former aux pratiques médicales est celui du médecin, tout au long de sa carrière.

Deuxièmement parceque sur le marché encore naissant du livre électronique, l'auteur indépendant qui publie au format ebook est forcément un consommateur d'ebooks ! De plus il fréquente assiduement la boutique qui le publie, simple question de survie.

Troisièmement, et c'est peut-être là une des raisons majeures qui fait de l'auteur indépendant le plus grand lecteur d'autres auteurs indépendants, il est curieux. Un auteur cherchera à se confronter aux autres, à comparer son ebook, à découvrir les raisons du succès de tel auteur ou à évoluer dans ses techniques d'écriture en s'inspirant des méthodes des autres.

Enfin, comme dans toute communauté, il y a un lien qui se crée. Le besoin d'entraide, de solidarité, est celui-là même qui nous pousse à nous réunir sur des forums, des réseaux sociaux ou sur des blogs. Nous partageons un but et des intérêts communs, ce qui n'est pas forcément le cas de nos contacts sociaux, que nous cherchons, parfois à la limite du harcèlement, à rallier à notre cause, sans succès...

Au terme de cette réflection, j'ai eu l'idée de créer "Le Cercle des Lectures Croisées", dont le but est de nous aider mutuellement et sans discrimination, à obtenir de la visibilité sur le Kindle. En effet, la plupart de nos ouvrages se retrouvent noyés dans la masse des publication et il est quasi impossible de les repérer, de les acheter et de les commenter. Seul un petit nombre "d'élus" accède au mythique top 100, possédant toutes les chances d'attirer un lectorat. Or, les ventes appellent les ventes.

Si vous pensez vous aussi que nous pouvons mutuellement promouvoir nos livres, en nous engageant simplement à les acheter et à les lire, en respectant la réciprocité tant au niveau des achats que des commentaires, alors venez rejoindre le "Cercle". L'idéal est de regrouper un nombre maximal d'auteurs volontaires pour que les échanges soient d'une efficacité imparable.

Pour faire partie des nôtres, envoyez-moi à cette adresse : sylviecarosi@yahoo.fr :
- Le titre de l'ouvrage que vous souhaitez promouvoir ;
- Sa date de parution ;
- Votre nom d'auteur.

je vous donnerai toutes les explications concernant le fonctionnement du Cercle par mail.

A bientôt !

Lucie Arcangel, auteur.